Les petites caméras de l’Opéra
Les coulisses de l’Opéra de Paris n’abritent pas que des danseurs, chanteurs ou comédiens. Des techniciens s’affairent à filmer et archiver avec précision chaque œuvre pour en immortaliser chaque détail.
350 ans. Un bel âge. Le Lac des Cygnes, Casse-Noisette, les Noces de Figaro, Carmen… Voilà plus de 3 siècles que les plus prestigieux ballets et opéras prennent vie sur les scènes de l’Opéra national de Paris.
Fondée en 1669, l’institution, qu’on appellerait ensuite l’Académie Royale de Musique et de Danse, a donné sa toute première représentation deux ans plus tard, dans la salle du Jeu de paume de la Bouteille (VIe arrondissement de Paris), aujourd’hui disparue. L’Opéra national de Paris donne désormais de la voix dans 2 théâtres de renom, le Palais Garnier et l’Opéra Bastille, respectivement inaugurés en 1875 et 1989. Ensemble, ils perpétuent la mémoire inégalable de l’histoire des arts lyriques et chorégraphiques.
Construire la mémoire de l’Opéra
Pour entretenir cette mémoire, chacun des théâtres est doté d’une régie vidéo dont la mission est de conserver une trace de toutes les productions présentées sur scène.
« Notre rôle est de réaliser les captations, de les monter puis de les archiver », explique Benoît Couture, technicien vidéo au Palais Garnier. Chaque mois, les opéras Bastille et Garnier réalisent en moyenne deux captations lors des répétitions générales ou des avant-premières. Les images tournées servent ensuite à alimenter les opérations de communication sur internet et la presse, mais aussi en interne, afin de faciliter le travail des artistes et techniciens impliqués sur les productions.L’enregistrement vidéo reste inégalé pour transmettre les disciplines artistiques propres au spectacle vivant. « Grâce aux archives audiovisuelles, nous pouvons effectuer des recherches très précises et retrouver rapidement des mouvements chorégraphiques, des effets techniques ou encore analyser un type de battue pour un chef d’orchestre », précise Floris Bernard, en charge de la réalisation des captations au Palais Garnier.
Deux nouvelles régies en deux mois
Afin de remplir cette mission dans les meilleures conditions, la décision a été prise par l’Opéra national de Paris de rénover ses infrastructures vieillissantes (SD 4/3 pour le Palais Garnier) en remplaçant les régies vidéo simultanément sur les deux sites. Un investissement important, mais nécessaire pour continuer à enrichir en HD 16/9 son patrimoine audiovisuel.
Il était donc primordial de mettre au point une solution aussi intelligente économiquement que pertinente techniquement. Second challenge, le projet devait être mené à bien dans des délais extrêmement serrés. « Les représentations cessent à Garnier et Bastille de mi-juillet à début septembre, souligne Joseph Salem, Responsable d’Affaires chez VIDELIO IEC. Nous avions donc moins de deux mois pour déposer les deux anciennes régies et déployer les deux nouvelles ». Écrans de contrôle, matrices d’aiguillage de signaux, mélangeurs audio et vidéo, les nouveaux équipements ont donc été mis en œuvre simultanément sur les deux sites pendant les congés d’été.
Un déploiement extrêmement rapide, qui a notamment été rendu possible grâce à un important travail de coordination. Pour tenir de tels délais, il était primordial que chaque intervenant effectue ses tâches dans un calendrier précis, et ce, à deux endroits différents. « L’étude technique approfondie que nous avons réalisé en amont du déploiement a été clé dans cette réussite, explique Romain Arricastres, Chef de projet chez VIDELIO Média. Nos experts avaient dès le départ saisi les enjeux du projet et cela nous a permis de préparer avec beaucoup d’exactitude les différentes étapes, puis de coordonner ensuite efficacement l’ensemble des acteurs ».
Centraliser, unifier, mutualiser
Dans un souci constant d’optimiser les coûts, une plateforme de stockage centralisée (Avid NEXIS) a été mise en place.
« Physiquement installée à Bastille, l’infrastructure est accessible de manière identique par les deux opéras, désormais reliés par deux voies de fibre optique », indique Vincent Hautefort, Directeur Technique de VIDELIO Cap Ciné.
Physiquement installée à Bastille, l’infrastructure est accessible par les deux opéras, désormais reliés par deux voies de fibre optique. Une stratégie de déduplication qui permet de diminuer l’investissement mais aussi de rendre possible de futures collaborations entre les deux équipes d’exploitation. Impossible en revanche de mutualiser davantage les deux régies.
« Des captations devant parfois être réalisées simultanément dans chacune des salles, les deux se devaient impérativement de conserver un niveau minimum d’autonomie », précise Sylvain Levacher, Adjoint au chef de service Son/Vidéo à l’Opéra Bastille.
Pour unifier davantage les environnements, ces dernières ont toutefois migré vers des technologies AVID. Les serveurs d’ingest (Avid Fastserve | Ingest), stations de montage (Avid Media Composer) et serveurs de transcodage (Telestream Vantage) sont désormais les mêmes pour tous. Des formations vont dorénavant être organisées pour permettre aux équipes d’exploiter pleinement ces nouvelles solutions… Mais aussi de continuer à pérenniser l’exceptionnelle mémoire audiovisuelle de l’Opéra national de Paris.